Notre premier jour en vélocipèdes est plutôt facile, c'est assez plat... Nous pédalons 90 km, il fait beau... Puis a la tombee de la nuit une voiture s'arrête, une femme en descend... et nous propose de dormir chez elle!!! Wow! quelle chance! et quelle générosite! Nous acceptons biensûr et nous retrouvons devant un délicieux Suki Yaki, un classique japonais! Subarashi! (excellent!) Nous dormons au chaud chez Sakuko et Masahiko - la tente et le froid ce sera pour demain - et nous repartons chargés de fruits et de boulettes de riz (nigiri)... Aligato! On adore être dorlotés ainsi! De surcroît ils nous indiquent la meilleure route pour rallier notre destination: par les montagnes et non plus par la côte...
Justement, ça va faire plaisir à Cécile (et donner l'eau à la bouche de Romain), nous avons décidé de faire une petite édition spéciale sur la cuisine japonaise! Les grands esprits se rencontrent! Ca devrait aussi intéresser Maryse et Philippe... petit clin d'oeil... On se régale, c'est un véritable festival de saveurs et de textures, stimulant avec finesse toute la panoplie de ce que nos joyeuses papilles peuvent ressentir (sucré, salé, aigre, acide, tendre, ferme, gluant, fondant, croquant, etc...) C' est très peu épicé, ce qui laisse s'exprimer la vraie nature des ingrédients, par ailleurs très sains et peu gras... Nozomi et Satoru se mettent en quatre pour nous faire goûter toutes ces spécialités!
QUELQUES PLATS JAPONAIS
SUKI YAKI: fondue de viande émincée et de légumes, bouillis dans une sauce soja sucrée (voir plus haut)
OKONOMI YAKI: galettes de chou et d'ingrédients divers (mini-calamars, viande, minuscules poissons, ciboule, gingembre, et tout autre ingrédient selon la créativité des convives, avec pour liant un mélange de farine et d'eau, un oeuf, et de l' igname rapé) cuites a la poêle puis dégustées avec sauce soja, mayonnaise... C'est délicieusement croquant a l'extérieur, fondant a l'intérieur, et mêlant une diversité de saveurs subtiles...
TAKO YAKI: poulpe en petits dés cuits dans des boulettes épaisses de pâte à crêpe dans un récipient spécial
TEMPURA: beignets de légumes (lotus, patate douce, champignons, etc...) frits. Le secret réside dans la préparation de la pâte à beignet (uniquement à base de farine et d'eau)
SUSHI PARTY: nigiri sushi: boulettes de riz vinaigré surmontées d'une fine lamelle de poisson cru; maki sushi: divers ingrédients délicieux et surprenants (oeufs de saumon d'hokkaido, miaoga, chiso, germes de radis daikon, poissons crus et riz...) entourés d'une feuille d'algue nori; sashimi: poisson cru émincé, dont le calamar cru, exquise découverte! Le tout dégusté avec une pointe de wasabi (moutarde de raifort) et trempé dans la sauce soja... La préparation est méticuleuse, la découpe précise, et le poisson est rigoureusement préservé au frais: on le touche le moins possible avec les doigts et il ne quitte le réfrigérateur que pour de courtes périodes...
les lamelles de poisson, pour composer les sushi, ou simplement en sashimi...
MISO SOUP: soupe de légumes aromatisée au katso bushi (poisson séché dur comme une pierre, que l'on râpe) ou a l'algue kombu, et au miso biensûr, parfois avec du tofu, du poisson...
et la soupe, servie avec entre autres des sashimi et du daikon râpé...
KIMPIRA: bâtons de carotte et de gobo (racine de bardane), et parfois tranches de racine de lotus, frits puis bouillis dans de la sauce soja et du Mirin (alcool de riz sucré), et des graines de sésame, mangés en salade.
à droite, kimpira...
ITAMENI: algue hijiki, bâtons de carottes, haricots soja, frits puis bouillis dans la sauce soja et le mirin.
NATO: préparation gluante à forte odeur, à base de haricots soja. Tout le monde n'aime pas...
MOCHI: ou riz gluant: riz étuvé puis battu énergiquement tant qu'il est encore chaud pour obtenir une texture élastique. La version salée, nature, au sésame noir ou aux pistaches, est achetée toute prête puis grillée. La version sucrée (daifuku) est fourrée de pâte de haricots azuki (anko)
NATO: préparation gluante à forte odeur, à base de haricots soja. Tout le monde n'aime pas...
MOCHI: ou riz gluant: riz étuvé puis battu énergiquement tant qu'il est encore chaud pour obtenir une texture élastique. La version salée, nature, au sésame noir ou aux pistaches, est achetée toute prête puis grillée. La version sucrée (daifuku) est fourrée de pâte de haricots azuki (anko)
Chaque repas est accompagné d'un bol de riz (même le petit déjeuner, qui est ici un repas comme les autres) Dans les incontournables, nous devons citer le radis daikon, mangé râpé, cru ou en galette frite, ou en tranches, cuit dans la soupe... Autres légumes que nous découvrons: sato imo (racine de colocasia), gobo (racine de bardane)
le fameux radis daïkon
(fin de l'édition spéciale!)
Mis à part les délicieux repas partagés avec Nozomi, Satoru, et Hajimé, nous avons participé a la construction d'un poêle à bois/four à pain en pierre, entre autres travaux, mais surtout passé deux semaines très riches en échanges humains et culturels, et de très bons moments...
Toutes les bonnes choses ont une faim... nous partons donc avec quelques kilos supplémentaires et chargés de quelques provisions gentiment offertes... Destination: Tokyo!!!
La première journée, c'est de la montagne! Un peu dur! La première nuit, il fait très froid, et le lendemain on se réveille avec la tente gelée à l'intérieur!!! (notre tente chinoise premier prix garde bien l'humidité...) On sort dans le froid, et surprise: un pneu crevé. Nous voilà donc à réparer, dans le froid, les mains gelées, et sans pompe à vélo... yeah! Nous repartons les mains mortes... pour encore de la montagne et du froid...
poissons koï
Le lendemain nous prenons un ferry qui nous économise quelques kilomètres (mais pas quelques yens... mais comme il pleut, nous n'avons pas le courage de faire le tour de la baie de Nagoya). Le soir nous nous dégotons une petite cabane délabrée proche d'un temple et nous dormons au sec...
Nous continuons notre route et découvrons une piste cyclable (discontinue) longeant la côte pacifique!
Puis commence une journée qui nous rappelle quelques souvenirs... Quatre crevaisons dans la journée! La quatrième, 1 km après une centrale nucléaire, est quasi irréparable: le pneu usagé est explosé... On n'est plus des crevards...
Cherchant donc une pompe a vélo, apres 10 km à pousser, nous demandons de l'air dans une station de montage de pneus, et nous rencontrons Eiko et Nabuo qui nous invitent à partager un repas (sushi livrés!) puis encore deux nuits et un repas (tempura). Ils nous proposent de changer le fameux pneu, et nous en font cadeau! Décidément les japonais prennent bien soin de nous! Et surprise: nous apercevons pour la premiere fois le mont Fuji!
Puis nous devons reprendre la route après cette petite pause bien agréable et reposante... Nous pédalons encore une demi-journée sous la pluie (ce qui est bien ici, c'est qu'il pleut régulièrement, mais une journée, pas plus!), franchissons un col de montagne, puis roulons comme des malades: une journée à 80, puis la dernière à 100 km, et atteignons Tokyo tard le soir.
statue de kannon au temple deNokogiri
Bilan du trajet: à peu près 500 km en 8 jours de Atashika à Tokyo, donc en tout à peu près 750 km en 11 jours, ce qui est pas mal pour une première expérience, avec des vieux vélos de ville, et pas mal de montagne... Nous apprécions ce mode de déplacement pour la liberté qu'il nous offre, pour les petites découvertes hors des grands axes... Un bémol tout de même: il y a au japon, quel que soit l'itinéraire choisi, énormément de circulation, ce qui constitue un bon stress, que ce soit par le bruit, la pollution, et aussi le danger (les routes sont étroites, et les tunnels sont nombreux, longs, sombres, et surtout pas aménagés pour les deux-roues... je suis terrorisée...) et aussi quelques contrôles de papiers (et d'identification de vélos), par des policiers très courtois, bien que très zélés...
A part ça, tout va très bien!!!
A part ça, tout va très bien!!!